Née à Madagascar, j'ai grandi à Antananarivo jusqu'à 18 ans, l'âge auquel je suis venue à 
Montréal effectuer une partie de mes études universitaires. 

Globetrotteuse et passionnée de voyages, Madagascar fait partie des pays où je retourne quasiment à chaque année. Cependant, avant cette "expérience NEST'in"*, je n'y allais que pour revoir famille et amis et découvrir et redécouvrir les beautés de l'île. Ce dernier voyage a 
donc une saveur particulière et marque un tournant décisif dans mon parcours de vie. 

*Une année après cette expérience,  j'ai effectué, à travers Code H, deux mandats de consulting à Madagascar en 
septembre 2017 et d'autres sont en préparation pour 2018.

❊❊❊

Dans cet article, je vous raconte l’expérience assez extraordinaire que j’ai vécue à Antananarivo en novembre 2016 et qui signe le début d’une grande aventure pour moi : la naissance de Code H

Voyage en terrain inconnu et expérience en terre connue

Une aventure humaine

NEST’in, pour moi, est une expérience qui se vit plus qu’elle ne s’explique.

Il m’est effectivement difficile aujourd’hui de coucher sur papier un tourbillon d’émotions et de rationaliser une expérience qui dépasse l’intellectualité.

Lorsque j’ai vu l’appel à candidatures pour ce NEST’in Madagascar sur le site de l’Office jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ), j’ai tout de suite senti que cette expérience orienterait ma vie dans une direction que j’ai toujours souhaité prendre. Mon intuition ne m’a pas trompée.

Faisant partie des deux Québécoises sélectionnées par LOJIQ pour participer à cette expérience unique, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je me rends à Tananarive, « Tana », ma ville natale.

Passionnée par la vie, l’humain et les voyages, j’ai vécu ce NEST’in dans mon pays d’origine comme une véritable aventure humaine.

Les coachs et porteurs de projets du NEST’in Madagascar

Globetrotteuse, j’ai passé mes dix-huit premières années à Tana avant de partir étudier à Montréal. Depuis, j’ai eu la chance et l’opportunité de voyager et de vivre sur quatre continents, dont six pays et huit villes.

En côtoyant diverses cultures à travers le monde, j’ai découvert plusieurs manières de travailler, d’étudier et d’appréhender la vie. Ces immersions m’ont permis de développer un regard nuancé sur le monde qui m’entoure. Ces voyages ont également enrichi mon monde intérieur.

Au cours de ma vie d’adulte, cependant, un pays cher à mon cœur et à mes yeux manque à l’appel : celui de mes origines.

Expatriée depuis plus d’une quinzaine d’années, je ne me suis pas détachée de mes racines pour autant. Je retourne régulièrement à Madagascar, principalement pour visiter famille et amis.

Tananarive, capitale de Madagascar

Consciente de la chance que j’ai d’avoir vécu toutes ces expériences, j’ai toujours eu à cœur de partager ce que ces voyages m’ont appris et j’ai particulièrement souhaité avoir cet échange avec les jeunes à Madagascar¹. Comment ces derniers perçoivent-ils la Société ? Quels défis rencontrent-ils à l’école, à l’université, au travail ? À quels enjeux sont-ils confrontés ? Dans quelle mesure leurs expériences et leur vision du monde pourraient venir compléter et enrichir les miennes et vice versa ?

Pour cela, je voulais comprendre de l’intérieur, m’immerger dans leur milieu comme je l’ai fait dans d’autres pays, car, si j’apprécie les échanges, j’aime encore plus leur profondeur.

L’occasion se présente enfin avec ce NEST’in et je compte profiter pleinement de cette extraordinaire opportunité.

Le NEST’in est un programme se déroulant sur une semaine durant laquelle des porteurs de projets sont confrontés au concept du Lean Startup. Au terme des sept jours intensifs, ces derniers devraient idéalement avoir validé leur projet auprès de leur clientèle cible.

Organisé dans le cadre du XVIème Sommet de la Francophonie à Tananarive², le NEST’in Madagascar a réuni sous un même toit, du 19 au 25 novembre 2016, vingt Malgaches, quinze Belges et deux Québécoises.

Dès le premier jour, l’ambiance est électrique.

Comment pourrait-il en être autrement avec tous ces porteurs de projets aussi passionnés que passionnants, aussi inspirés qu’inspirants, aussi motivés que motivants ? Et si les idées fusent et sont débattues, si les échanges sont tantôt profonds, tantôt légers, le tout se déroule toujours dans la bonne humeur et avec beaucoup de bienveillance.

Respect et ouverture ont été les maîtres mots de la semaine.

En plus d’avoir nécessité des qualités intellectuelles, ce NEST’in a aussi et surtout demandé des qualités humaines.

Nous avons expérimenté le « vivre ensemble³ » et avons passé le test haut la main.

Antananarivo : la ville des mille

Cette immersion n’aurait certainement pas été la même sans la contribution de chacun, des porteurs de projets mais aussi des coachs de Creative Wallonia Engine qui nous ont encadrés et motivés tout du long. La pédagogie et la bienveillance de ces derniers à notre égard nous ont permis de nous dépasser. Nous grandissions à mesure que nos projets avançaient.

Si certains étaient plus ou moins familiers avec la méthode du Lean Startup, nous avons tous grandement bénéficié de sa mise en pratique.

En effet, connaître la méthode est une chose, encore faut-il savoir l’appliquer. Pour cela, nous avons été accompagnés par Laurent Mikolajczak, qui, en plus de parfaitement maîtriser le concept, a su clairement nous l’enseigner.

Nous avons planché sur nos projets, cinq jours entiers, parfois plus de dix heures par jour, avec chaque matin plus de motivation que la veille. Nous avons appris, nous avons avancé et cela, je le crois profondément, a été accéléré par le fait que nous nous sommes amusés. Les exercices de groupe et les jeux de rôle ont apporté une dimension ludique à la formation. Le jeu, dit-on, favorise l’apprentissage. Cette théorie a été ici démontrée.

Enfin, nous avons passé des soirées intenses et prenantes en marge de nos journées déjà bien chargées et exigeantes. Nous avons, en quelque sorte, vécu deux NEST’in : un de jour et un de soir. Vous l’aurez compris, les apprentissages n’étaient pas toujours d’ordre professionnel durant ces vingt heures quotidiennes passées ensemble mais ce sont tous ces petits moments mis bout à bout qui ont permis aux liens de se créer et surtout de se renforcer.

Au terme de ces sept jours immersifs, un groupe s’est clairement formé. Ce qui n’était au départ qu’une « simple » formation s’est rapidement transformée en d’harmonieuses collaborations pour finalement donner naissance à de véritables amitiés.

La méthodologie Lean Startup

La méthodologie Lean Startup nous enseigne en premier lieu l’importance de valider nos hypothèses.

Il faut en effet garder en tête que nos convictions de départ et les problèmes que nous pensons pouvoir régler à travers notre projet ne sont a priori que des hypothèses. Existe-il réellement un problème ? Si oui, est-ce exactement celui que nous croyons avoir identifié ? Apportons-nous une réelle valeur ajoutée sur le marché ? Celle-ci est-elle perçue comme en étant une par notre public cible ? Pour le savoir, il faut aller sur le terrain et tester, c’est-à-dire aller à la rencontre de notre public cible et confirmer ou infirmer ces fameuses hypothèses. Un scoop : l’échec est permis, surtout à ce stade où l’investissement, qu’il soit en temps ou en argent, est encore moindre. De plus, cet échec se traduit le plus souvent par un simple pivot : notre projet n’est pas à rejeter dans son entièreté, il suffit parfois d’en modifier quelques éléments. Passer plus de temps sur le ou les problème(s) que nous voulons résoudre nous permet d’éviter bien des tracas dans le futur. Einstein le disait lui-même :

« si j’avais une heure pour résoudre un problème, je passerais 55 minutes à penser au problème et cinq minutes à penser à la solution. »

Einstein me semble être une bonne référence pour la réflexion.

Formation Lean Startup

Si l’exercice de départ, soit la validation des hypothèses, est primordial, l’exercice de fin, le fameux et souvent redouté « pitch », est décisif. En effet, c’est notre pitch qui fera en sorte que de futurs investisseurs, clients, collaborateurs ou associés embarquent ou non dans notre folle aventure.

Alors, une fois notre projet défini, nos hypothèses confirmées, notre public cible identifié, notre valeur ajoutée validée, notre structure de coûts et revenus établie, maintenant, place au « show ». Oui, l’entrepreneuriat recèle un côté théâtral et il faut savoir se mettre en scène mais ce, toujours de façon authentique.

Si le gros du travail se fait dans l’ombre, il vient tout de même un moment où l’on doit s’exposer et exposer notre projet pour espérer que ce dernier voie le jour.

Entreprendre, par définition, c’est se lancer, parfois dans le vide mais toujours dans l’arène. Du courage, de l’audace, de l’humilité, il faut en faire preuve à chaque instant.

Occuper l’espace, captiver son auditoire, exposer clairement son idée, en dire assez pour être compris mais pas trop pour susciter l’intérêt : des techniques à apprendre et un art à cultiver.

Nous clôturons donc cette formation de sept jours avec l’exercice, à la fois ludique et fastidieux, du pitch. Le temps nous a manqué pour parfaire et répéter ce dernier. Si l’aventure NEST’in s’arrête là, la nôtre commence ici : à nous maintenant de trouver l’art et la manière d’inviter notre interlocuteur dans notre univers, de manière à ce qu’il veuille par la suite faire partie de l’aventure.

Grâce au NEST’in, nous sommes désormais armés d’outils pour arpenter le chemin que nous avons choisi ; nous détenons les clés pour ouvrir les portes qui mènent à la concrétisation de notre projet.

De la rencontre à la collaboration, de l’esprit d’équipe à l’esprit de synergie

Tout au long de la semaine, nous sommes allés à la rencontre de l’autre.

De la rencontre, nous avons rapidement atteint le stade de la collaboration et de ces échanges et partages, nous nous sommes mutuellement enrichis.

Cette grande diversité culturelle mais aussi cette variété de personnalités et de backgrounds ont constitué un excellent terreau de créativité dont tout le groupe a bénéficié. Ce voyage en terre inconnue et la perte de repères qui en a découlé ont immanquablement fait place à l’ouverture et au respect. Sortis de notre zone de confort, nous avons vu cette dernière s’élargir à mesure que les jours passaient.

La mise en perspective de nos idées et la mise en commun de notre passion ont propulsé nos projets à des niveaux bien plus hauts qu’ils n’auraient été sans ce brassage. Nous avons su nous unir dans notre diversité.

[Si] tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin. -Proverbe africain

Trois cultures, une seule langue

Tout au long de cette aventure, j’ai pu faire le lien entre mes racines et ma vie d’adulte, entre mon passé et mon présent ; passé et présent que je compte d’ailleurs conjuguer à l’avenir.

En effet, comme l’a justement prédit David Valentiny, directeur et co-fondateur de Creative Wallonia Engine, dans son discours de clôture, ce NEST’in Madagascar n’est que « le début de la suite ».

Et cette suite est déjà bien entamée pour ma part puisqu’au cours de cette immersion et au fil de mes rencontres, des synergies dont mes interlocuteurs et moi-même pourrions profiter ont rapidement émergé.

Voici donc la suite de mon NEST’in et ce n’est que le début :

CyberCLIC, etc.

Ma première collaboration issue du NEST’in m’est apparue comme une évidence dès le deuxième jour de la formation.

Sur les sept jours de formation, le dimanche a été consacré à la découverte de la culture malgache. Pour cela, nous avons, entre autres, visité l’école de la commune rurale de Fihaonana, située à 45 kilomètres à l’ouest de Tana. Le choix de cette école ne s’est pas fait au hasard puisqu’elle abrite l’un des 25 Centres de Lecture, d’Information et de Culture, « CLIC », du pays, une initiative de l’association Trait d’union France-Madagascar.

CLIC de la commune de Fihaonana

Ce jour-là, nous avons été chaleureusement accueillis par les élèves et les professeurs de l’école mais également par le maire de la commune. Notre venue était très attendue, ce fut un moment émouvant pour tous.

Les élèves de l’école de Fihaonana

Si d’un côté, nous étions touchés par la joie et l’enthousiasme de ces élèves, de l’autre, nous étions saisis par la précarité affligeante à laquelle ces derniers faisaient face. L’équipement dont les instituteurs et les élèves disposent est sommaire, la commune ne bénéficie pas encore de l’électricité.

À Madagascar, les enfants de moins de 14 ans représentent 47%⁴ d’une population de 23 millions d’habitants. Le taux de scolarisation du primaire est d’à peine 60%⁴ et seuls 10%⁴ des élèves passent au secondaire.

Les écoliers de la commune rurale de Fihaonana

Cette réalité n’a pas laissé deux jeunes malgaches indifférents. Engagés dans le développement communautaire et l’éducation, Njaka et Tojo s’occupent du réseau des CLIC.

Présents ce jour-là pour nous faire visiter le CLIC de Fihaonana, ils nous ont également fait part du projet qu’ils ont porté lors de leur participation à un NEST’up⁵, toujours organisé par Creative Wallonia Engine, à Mont Saint-Guibert, en Belgique, en juillet 2015.

Si, grâce aux livres mis à leur disposition, les CLIC offrent une fenêtre sur le monde aux jeunes de ces communes retirées, Njaka et son associé Tojo veulent amener le projet plus loin et leur ouvrir les portes du monde numérique.

Le projet cyberCLIC voit alors le jour.

D’abord développé et ficelé durant un NEST’up, ce projet a ensuite été présenté au deuxième Forum Mondial de la Langue Française (FMLF) qui s’est tenu à Liège du 20 au 23 juillet 2015.

Le projet cyberCLIC vise à doter les CLIC d’un système informatisé afin de briser l’isolement des communautés rurales⁶.

En effet, l’accès à Internet permet non seulement aux membres d’un cyberCLIC de communiquer et d’effectuer des recherches sur le web mais facilite également la communication entre les différents animateurs des CLIC. Ces derniers peuvent ainsi échanger sur les bonnes pratiques de gestion, d’administration et d’animation des centres.

À ce jour, il existe 25 CLIC et 8 cyberCLIC à travers les 22 régions du pays, et depuis leur implantation, une nette amélioration des résultats scolaires des adhérents a été observée. Il est intéressant de noter également que la fréquentation d’un cyberCLIC est deux à sept fois supérieure à celle d’un CLIC.

L’école publique de la commune de Fihaonana, malheureusement, ne dispose pas encore d’un cyberCLIC puisqu’elle ne remplit pas l’une des trois conditions nécessaires à l’implantation de ce dernier, soit l’électrification. Les deux autres conditions étant la sécurisation du site et la formation des encadreurs.

En compagnie de Njaka, Président de l’association Zara et porteur du projet cyberCLIC

Je suis aujourd’hui très heureuse d’intégrer l’équipe de Njaka et Tojo en tant qu’ambassadrice au Canada et chargée de partenariats. À ce titre, je les aiderai à pérenniser ces projets et à en développer d’autres qui visent à offrir aux jeunes de Madagascar une meilleure éducation et une plus grande ouverture sur le monde.

Habaka

La deuxième synergie créée par ce NEST’in Madagascar est ma nomination au conseil d’administration international de Habaka, une ONG fortement impliquée dans l’écosystème entrepreneurial malgache. Cet incubateur et accélérateur de startups est d’ailleurs l’entité qui a sélectionné les vingt participants malgaches du NEST’in.

Durant la semaine de formation, j’ai fait la rencontre de Marius, directeur de Habaka. Je lui ai signifié mon intérêt pour le milieu entrepreneurial et mon désir d’échanger compétences et connaissances avec les jeunes du pays. La semaine suivant la fin du NEST’in, nous nous sommes entretenus dans les locaux de Habaka et c’est à ce moment qu’il m’a proposé de siéger sur le conseil d’administration.

Avec l’équipe de HABAKA, dont Marius, le directeur et Sahaza, le co-fondateur

À ce titre, je participerai à la construction de la vision, des stratégies et plans de développement de Habaka et agirai en tant qu’ambassadrice auprès de partenaires techniques et/ou financiers au Canada. J’aurai pour mission d’étendre le réseau de cette ONG et de mobiliser des communautés autour de thématiques jugées prioritaires, sujets qui d’ailleurs m’intéressent particulièrement, à savoir : l’entrepreneuriat, l’innovation, la technologie et l’éducation numérique. Enfin, j’apporterai, dans la mesure du possible, conseils et expertise sur des dossiers qui m’auront été préalablement soumis par l’équipe.

En compagnie d’entrepreneurs malgaches et Sahaza, le co-fondateur de Habaka

NEST’up

Sur le chemin du retour à Montréal, j’ai fait une courte halte en Belgique pour assister au Demo Day, organisé le 9 décembre 2016 dans la ville de Charleroi.

Lors d’un “Demo Day”, les porteurs de projets qui ont participé à un NEST’up font leur pitch au grand public.

À la différence du NEST’in qui est un programme de pré-accélérateur d’une semaine visant la validation client, le NEST’up est un programme d’accélérateur de 12 semaines au terme desquelles les start-up peuvent démarrer.

À l’occasion de cette soirée “Demo Day”, j’ai pu non seulement apprécier le travail des six équipes participantes et faire le lien avec ce que j’ai appris durant le NEST’in mais j’ai également eu l’occasion d’échanger avec les participants wallons du NEST’in Madagascar qui s’étaient déplacés pour l’évènement.

Cette activité dans le cadre d’un NEST’up m’a confortée dans ma compréhension des préceptes de développement de projet mis en avant lors du dernier NEST’in.
Le plaisir que j’ai eu à assister à ce “Demo Day”, quant à lui, confirme ma passion intarissable pour le monde des start-up.

Lors du “Demo Day” à Charleroi avec les porteurs de projets wallons du NEST’in Madagascar et David Valentiny, directeur de Creative Wallonia Engine

Réenchanter le monde par l’entreprise

Code H, « H » pour Humain

Le projet que je suis venue porter avec autant d’utopie que de conviction au NEST’in Madagascar est celui de réenchanter l’entreprise.

À la fois un défi et un rêve, ce projet, né d’une réflexion personnelle, a été nourri de mes expériences professionnelles et stimulé par ma lecture du monde actuel, monde en perpétuel changement et sujet aujourd’hui à de profondes mutations.

Je crois, et ne suis pas la seule à le penser, que nous vivons une époque charnière qui appelle à de profonds changements de paradigmes. Plus particulièrement, je pense que le travail tel que nous l’avons connu et accepté demande à être réévalué, sinon réinventé.

Ce vivier d’entrepreneurs aux horizons multiples, unis par la passion et l’envie de faire bouger les lignes dans un domaine qui les touche et dans la société dans son ensemble, a constitué un terrain d’expérimentation extrêmement fécond pour mon projet.

Aujourd’hui, avec l’arrivée en majorité des milléniaux⁷ dans les entreprises, les codes sont bouleversés et les entreprises semblent quelque peu dépassées par les changements endogènes et exogènes qu’elles subissent. En cette nouvelle ère industrielle et anthropologique, quel rapport au monde du travail les différentes générations entretiennent-elles ?

Et si la solution dans cette course effrénée à la recherche de nouvelles stratégies managériales n’est pas d’aller encore plus vite mais de revenir aux sources ? Et si nous passions plus de temps sur le problème, à le définir, voire le redéfinir, en vérifiant nos hypothèses de départ tel que le suggère la méthodologie Lean Startup ? Les besoins fondamentaux psychologiques de l’Homme ne sont-ils pas intemporels (i.e. dépassant la notion générationnelle) et universels (i.e. les mêmes au Canada, en Belgique, ou encore à Madagascar) ?
Cette expérience hors du commun a démontré qu’au-delà de nos différences culturelles, socioprofessionnelles ou encore individuelles, nous étions unis par la même passion pour ce que nous entreprenons et par la même envie de voir nos projets se concrétiser.

Chaque projet est parti d’un rêve, celui d’avoir un impact et de faire une différence dans le monde qui nous entoure.

Rêve et passion sont-ils réservés au monde des start-up ? Quid de l’entreprise ?

Si les besoins humains sont les mêmes, est-ce alors les stratégies pour les supporter en entreprise qui sont inadéquates et font défaut ? Comment faire en sorte que les entreprises de demain servent de supports aux besoins d’hier ?

Ce sont à ces questions que j’aimerais répondre aujourd’hui avec ma start-up Code H— « H » pour Humain — persuadée qu’en mettant l’humain au coeur des décisions en entreprise, nous redonnerons au travail ses lettres de noblesse et participerons individuellement et collectivement à la création d’un monde plus humain, uni et connecté.

www.codeh.co

Mot de la fin

Cette aventure humaine a renforcé mon envie d’être entrepreneure et de faire bouger les lignes dans le monde de l’éducation et de l’entreprise.

Grâce au NEST’in, je pense avoir transformé l’essai puisqu’aujourd’hui, mes projets professionnels et associatifs rejoignent mes aspirations profondes et personnelles. Aujourd’hui plus que jamais, je trouve du sens et de la joie dans ce que je fais au quotidien et, avec Code H, j’aimerais participer à la création du monde de demain, un monde que je souhaite plus uni, plus connecté et surtout plus humain.

Consciente que je me heurterai par moments à des difficultés dans la poursuite de ce projet, je sais aussi que

le travail me permettra d’avancer, la passion de tenir, la résilience de me relever et la confiance de continuer.

Si l’entrepreneuriat me passionne autant, c’est parce qu’il demande et développe, simultanément et en permanence, les deux plus grandes qualités que j’estime essentielles pour mener une vie à la hauteur de ses espérances : le courage et l’humilité.

Merci à LOJIQ et Creative Wallonia Engine pour cette opportunité extraordinaire et merci aux participants et coachs de ce NEST’in Madagascar pour cette semaine résolument… enchantée !

Notes

1. « Estimée à 23 millions d’habitants en 2014, la population malgache est jeune. En effet, 50% de cette population a moins de 20 ans. » Source : http://www.mg.undp.org/content/madagascar/fr/home/countryinfo.html

2. Le XVIème Sommet de la Francophonie s’est tenu à Antananarivo du 21 au 27 novembre 2016.

3. Le « vivre ensemble » est d’ailleurs le thème mis en avant en 2016 par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à travers le mouvement #LibresEnsemble, une mobilisation citoyenne « numérique » à laquelle les jeunes francophones du monde entier sont invités à participer. Si la mobilisation a duré du 10 mars 2016 à la tenue du Sommet de la Francophonie à Madagascar, les évènements de promotion et les actions de terrain, quant à eux, dureront jusqu’à la fin de l’année 2018.

4. Chiffre recensé en 2014 par le réseau CLIC.

5. Programme d’accélération de start-up, le NEST’up est la version longue du NEST’in et se déroule non pas sur sept jours mais sur douze semaines à plein temps.

6. « Selon le milieu de résidence, 78% de la population réside en milieu rural et 22% en milieu urbain. » Source : http://www.mg.undp.org/content/madagascar/fr/home/countryinfo.html

7. La fameuse « génération Y » née entre le début des années 80 et le milieu des années 90, surnommée « Digital Natives » dans le monde anglo-saxon, constituera, selon plusieurs études, 75% de la population active mondiale d’ici 2025.

– Hasina

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